Si vous ne connaissez pas Jean-Paul Belmondo, arrêtez de lire cet article et allez emprunter À bout de souffle dans le TRC avant de continuer. À bout de souffle est le film qui a rendu célèbre cet acteur qui garde toujours une place particulière dans les coeurs des spectateurs français. Afin d’apprécier Le professionnel, il faut que vous compreniez qu’à l’époque où le film a été tourné, Belmondo était déjà devenu un symbole, un héros immortel qui a pourtant tendance à mourir à la fin de chaque film, tout comme Jean Gabin, son prédécesseur.
L’intrigue de ce film n’est pas très originelle : Joss Beaumont, un agent de service secret est envoyé en Afrique pour tuer le président N’Djala. Entre-temps, en France, la situation politique se modifie et il n’est plus question d’assassiner le dictateur, on décide alors de dénoncer Beaumont à la police Malagawienne. Celui-ci, envoyé en prison, réussit à s’évader et c’est ici que commence le règlement de comptes-Beaumont rentre à Paris au moment de la visite officielle du président N’Djala... Même si l’histoire n’offre rien de nouveau, Belmondo fait plus que de compenser ce défaut. L’intrépidité presque surnaturelle de son caractère étant en fait la base de ce film fascine et son statut du loup solitaire qui lutte contre la machine infernale du système représenté par le service secret et le gouvernement français éveille l’admiration et la sympathie dans le spectateur. Cependant, l’assurance absolue dans tout ce que Joss Beaumont entreprend, sa supériorité complète par rapport à ses adversaires, son succès instantanée auprès des femmes peuvent irriter le spectateur à condition qu’il ne perçoive ce film avec un peu de distance et beaucoup de clémence. Si on prenait ce film au sérieux, on serait obligé de le critiquer très sévèrement pour les performances médiocres des autres acteurs (spécialement celle de Cyrielle Claire jouant le rôle d’une jeune dactylo) ou les connotations racistes qui étaient encore acceptables en France des années 80. De l’autre côté, il serait faux de ne pas mentionner la superbe musique d’Ennio Morricone. En conclusion, je recommanderais Le professionnel à tous ceux qui aiment Jean-Paul Belmondo(et je me demande s’il y a des gens qui ne l’aiment pas !), qui veulent voir comment les français s’y prenaient pour fabriquer des films d’action il y a 20 ans et qui surtout prennent plaisir à regarder les films légèrement bizarres.